Surf sur l’île de La Réunion
Voici le récit du voyage d’Alex sur l’île de la Réunion, il nous partage son retour d’expérience et dresse un état des lieux de la situation. Un grand merci à lui!
La Réunion est un endroit qui ressemble à un petit paradis terrestre. La nourriture y est incroyable et en tant que grand gourmand je sais de quoi je parle. C’est d’ailleurs à l’image de ces plats aux origines variées que de nombreuses ethnies forment un exceptionnel melting pot culturel pacifique.
C’est un bel exemple de « vivre ensemble » surtout lorsque l’actualité nous amène à banaliser les crimes racistes et autres extrémismes et à cultiver la peur de l’autre. L’île de la Réunion nous amène à nous émerveiller au fur et à mesure des kilomètres. Les gigantesques ravines dessinent un relief tropical somptueux et on s’attendrait presque à y apercevoir un diplodocus tout droit sorti des images hollywoodiennes de Jurassic Park.
A la fin de mes études, nous avions pour projet avec ma femme (demie-réunionnaise!) de partir y vivre le début de notre carrière. Cependant, le timing a voulu que notre arrivée tombe en plein milieu de ce que l’on a appelé « la crise requin ». Nos plans ont alors changé car vivre dans un endroit où des vagues parfaites déroulent sans pouvoir se mettre à l’eau allait sans aucun doute dépasser mon seuil de frustration de surfeur affamé! Cette année, l’idée de fuir la morosité « covidienne » ambiante et le froid nous a paru être indispensable et nous nous sommes tout naturellement tournés vers une option fête de fin d’année en famille sur l’île du paille en queue. C’est mon troisième trip à la Réunion depuis 2010.Trois semaines avant le départ, après avoir visionné les dernières vidéos Youtube de Jorgann Couzinet sur son île natale, je me motive à préparer un boardbag.
J’ai des potes réunionnais qui resurfent depuis 1 an régulièrement là-bas. En les contactant, ils m’apprennent que les line-ups sont plutôt bondés sur 2/3 spots et que c’est safe. Je me rencarde sur les principaux risques et les conseils pour surfer en relative sécurité (éviter le surf après les jours de pluies, limiter le surf en fin de journée…) et j’ajoute la commande d’un Sharkbanz. Je ne sais pas s’il s’agit d’une vraie assurance ou d’un placebo mais je me suis senti rassuré quand la petite boîte est arrivé à la maison la veille du départ. Première session au spot de 3 bassins 1 heure après le lever du jour avec déjà 15 personnes à l’eau. Le board short enfilé et c’est parti.
Aucune appréhension à l’eau, des vagues sympas d’1m20 font vite oublier les quelques craintes lors du check. Les sessions s’enchaînent avec plus ou moins de monde (plutôt plus que moins) et par contre un bon niveau à chaque fois. Parfois, la vigie est présente et permet de surfer en toute sérénité. Je n’ai pas surfer l’incroyable gauche de Saint Leu car les jours on fire étaient blindés avec des gars d’un niveaux QS!!
Un petit coup de stress suite à une session un peu plus agitée que les autres où je me suis rendu compte que c’était bien l’eau trouble qui avait divisé par 3 le nombre de personnes au line up et non la taille des vagues. Un bon retour à la réalité aussi quand tu partages le pic avec 2 gars à qui il manque un bras après une attaque de requin. De plus, la veille de mon départ, on m’a aussi relayé qu’un grand blanc avait chargé un plongeur dans la baie de Saint Leu.
J’ai appris sur la fin de mon séjour que comme le surf sur la Réunion était interdit, en cas d’attaque les prévoyances et les assurances ne fonctionneraient pas. On peut quand même se demander si le jeu en vaut la chandelle et s’il ne vaut mieux pas privilégier les randonnées pendant notre séjour sur cette si belle île.
Alex.